- Citation :
- Titre : Spin the Bottle
Thème : 17. Wouldn't it be nice - The Beach Boys
Couple : Tempérance Biel & Ted Lupin
Autres personnages concernés: Payton Harris, Alfie Hartley, Ringo McConnell
Rating : G
Mots : 989
- Citation :
Wouldn't it be nice if we were older
Then we wouldn't have to wait so long?
And wouldn't it be nice to live together
In the kind of world where we belong?
Happy times together we've been spending
I wish that every kiss was never ending
Oh, wouldn't it be nice ?
Tempérance a douze ans et elle se laisse entraîner par ses amis lorsqu'ils décident de jouer au jeu de la bouteille, assis en cercle dans le dortoir des garçons de troisième année. Elle le fait même si ses entrailles se serrent à l'idée d'être celle qui devra commencer. Celle qui fait tourner la bouteille et qui doit embrasser un
garçon devant tout le monde, alors qu'elle n'a jamais embrassé personne - pas même Alfie Hartley lorsqu'il lui a dit qu'il avait perdu un pari avec ses amis et qu'il avait choisi la
première fille qui passait par là fille qu'il trouvait la plus jolie dans leur année. A présent, elle regrettait quelque peu cette décision, pourtant née d'un instinct de préservation tout à fait louable. Elle n'avait
pas envie d'embrasser Alfie. Il était méchant avec Ringo, et il ne lui plaisait pas. Mais si elle l'avait fait, alors elle ne se serait peut-être pas sentie aussi terriblement mal équipée pour cet instant fatidique.
Les autres Poufsouffles gloussent, et quelques garçons gigotent sur place, s'observant les uns les autres avec une impatience non dissimulée. Tempérance déglutit, et croise le regard de Teddy, assis à côté de son amie Payton. Il semble nettement plus serein qu'elle, et elle se demande brièvement à
quoi elle ressemble exactement, quelle image elle doit renvoyer à ses camarades de classe. A-t-elle l'air aussi anxieuse qu'elle le ressent ? Ou est-elle un masque de tranquillité et de décontraction, comme Teddy ? Peut-être a-t-il embrassé tout un tas de filles, dans le fond. Peut-être qu'elle est la seule à être une novice en la matière - même si quelque chose lui dit que c'est faux. De l'autre côté de Teddy, Geoffrey O'Connell affiche le visage pâle et vaguement maladif de quelqu'un qui préférerait être n'importe où plutôt qu'ici. Elle lui adresse un regard compatissant, mais elle n'est pas sûre qu'il l'aperçoive. Peter Martins, un élève de l'année de Payton, vient de décréter que c'était à Geoffrey de commencer, et il tend une main tremblante vers la bouteille ensorcelée, placée au milieu du cercle. Celle-ci tourne, tourne, tourne, passant plusieurs fois sur Tempérance - qui juge que la situation pourrait être pire que de devoir embrasser Geoffrey, Peter semblant être une option convenant encore moins : ses airs négligés et sa réputation pour avoir une hygiène de vie discutable ne jouent pas vraiment en sa faveur. Mais elle finit par pointer vers Emily, l'une des camarades de dortoir de Tempérance, et les deux enfants échangent un bref baiser sous les encouragements des autres Poufsouffles. Tempérance croise le regard de Payton, se demandant s'il est trop tard pour fuir, et si la préfète est capable de lire l'angoisse sur son visage.
Comment faire, exactement ? C'est surtout ça qui l'inquiète. Et si elle met accidentellement un coup de tête dans le visage de son partenaire ? Elle commence déjà à se faire une réputation en tant que maladroite compulsive, elle ne peut pas en complément se mettre à agresser des gens qui ne lui ont rien demandé. C'est au tour de son amie Ashley, et Tempérance se prend à espérer qu'avec un peu de chance, la bouteille ne pointera jamais vers elle. Statistiquement, ça doit être possible. Ensuite, elle n'aura qu'à accepter la proposition d'Alfie si jamais elle se présente à nouveau - ou s'il n'a pas trouvé de bonne âme prête à lui rendre ce
service, même si elle en doute. Du haut de ses douze ans, Alfie Hartley attire l'attention de bien des filles, dont Tempérance ne fait fort heureusement pas partie. Elle est tant prise dans ses réflexions qu'elle ne réagit pas tout de suite lorsque la bouteille cesse de tourner, et qu'une flèche lumineuse pointe droit dans sa direction. Elle lève la tête, et aperçoit le regard familier de Teddy.
« Ouhou, vous avez dix secondes ! » avertit ce crétin de Martins, haussant les sourcils d'un air suggestif. Elle n'a pas pour habitude de détester beaucoup de monde, mais elle décide en cet instant qu'elle ne l'apprécie
vraiment pas beaucoup. Teddy s'approche du milieu du cercle, et Tempérance prend une inspiration, s'approchant à son tour (et pas uniquement parce qu'Emily lui a donné un coup de coude vicieux dans les côtes pour la faire réagir).
Le tout ne dure qu'une fraction de seconde. Ses lèvres se posent sur celles de son meilleur ami, et l'instant est terminé. Teddy se replace, et le cœur d'artichaut de Tempérance, alimenté aux comédies romantiques qu'elle regarde avec sa mère dans leur petit appartement de Dublin, construit tout un scénario : le bal ; une danse où elle n'écrase
pas les pieds de qui que ce soit et ne heurte
pas Hagrid accidentellement, se retrouvant quasiment éjectée à l'autre bout de la pièce ; une balade à Pré-au-Lard sous la neige ; se tenir la main dans les couloirs. Tout traverse son esprit dans les quelques secondes que lui prennent le fait de se rasseoir à sa place, tandis que ses camarades, eux, sont déjà passés au baiser suivant, au couple suivant. Et elle se dit que finalement, elle avait bien fait de dire à Alfie Hartley qu'elle n'était pas intéressée, et qu'il ferait mieux d'être plus gentil avec Ringo, s'il voulait que des filles acceptent de l'embrasser (ou en tout cas, c'était ce qu'elle avait pensé très, très fort. A place elle avait sensiblement rougi et marmonné une soupe de mots qui ressemblait grandement à
"non merci, désolée" avant de prendre ses jambes à son cou). Elle n'était pas amoureuse de Teddy, elle le savait ou du moins, elle ne savait même pas ce que ça signifiait
vraiment, mais elle ne pensait pas que ça soit ça. Elle était contente d'avoir partagé son premier baiser avec lui plutôt qu'avec Alfie, ça par contre, elle en était sûre. Mais les papillons des films romantiques ? Elle ne les sentait pas s'envoler, malgré tout ce que son esprit avait conjuré.