La lignée CINAED
L'histoire d'Alasdair CINAED est avant tout l'histoire de la lignée des CINEAD. A une époque très éloignée, la lignée des CINAED était extrêmement respectée. Établie dans le Nord de l'actuelle Écosse, elle s'était donné la charge de défendre le royaume contre les forces du Mal. Nombre des descendants avaient péri sur les champs de bataille et le château présentait une large galerie de tête des créatures qui avaient semé la désolation et la mort.
La famille CINEAD obéissait à des règles de vie très strictes qui régissaient sa vie. Chaque enfant qui survivait à sa première année se voyait tatoué sur la hanche une goutte de sang en fonction de son rang de naissance (une goutte pour l’aînée, deux pour le second, etc). L'encre de ce tatouage n'était autre que le sang d'une créature vaincue par le père des enfants.
Par ce tatouage, chaque enfant se voyait assigner un rôle pour le reste de sa vie. Les premiers et les seconds sont considérés comme sacrifiables pour la famille, ils sont entraînes pour servir de bras armé du clan. Le troisième enfant est l'héritier de la famille, c'est lui qui dirigera le clan un jour. Il est couramment nommé le troisième du troisième pour symboliser son ascendance. Les cadets du troisième du troisième arrivent à sa suite dans l'ordre de succession en absence d'enfant. Pour finir, les autres troisièmes sont destinés à devenir les lieutenants du chef de famille pour l'aider à administrer le clan.
C'est à cette période de gloire de la lignée que celle-ci s'offre des armoiries, un bouclier divisé en trois parties. Sur la partie supérieure gauche, un cor sur un fond d'or symbolisant la chasse dans la lumière. La partie inférieure droite, une lune sur une fond argenté qui représente le monde de l'obscurité et du Mal. Au centre, trois gouttes rouges sur fond noir.
Les ingrédients étaient réunis pour que la famille se dédie à la chasse du Mal, génération après génération. Cependant, un grain de sable vint arrêter l'engrenage. Un troisième fils naquit avec l'iris de son œil droit à moitié rouge. Un incident génétique pour ceux de notre ère mais l'obscurantisme du passé voyait les choses différemment. Ce ne pouvait qu'être la preuve que cette famille avait fini par succomber au mal qu'elle avait si farouchement combattu. Il fallut bien peu de temps pour que les membres soient traqués et tués sans somation. La famille s'exila plus au Nord et rejoignit bientôt l'archipel des Orcades, s'installant sur une île au Nord de l'actuelle île d'Eday.
Sur cette petite île, la famille a pu se reconstruire un manoir, à l'abri des regards, avec une partie de la fortune qu'elle a pu emmener dans sa fuite. La réputation était ruinée mais pas sa détermination. Peu importait son sort, le Mal devait être combattu.
L'histoire la famille se poursuit à travers les siècles. D'abord dans le bannissement et chassée par ses anciens alliés puis simplement dans l'oubli totale.
La nouvelle génération
Quatre générations avant la venue au monde d'Alasdair, le manoir était toujours debout à abriter la lignée des CINAED. Les traditions tenaient toujours et c'était encore le troisième du troisième qui menait la famille dans la lutte contre le Mal. Mais dans les faits, bien qu'un village de sorciers s'était développé au pied du domaine pour bénéficier de sa protection, le manoir souffre d'un grand manque d'entretien et la majeure partie est à l'abandon. Se sont des armoiries de guingois qui accueillaient le visiteur curieux. Et ne parlons pas de la chasse que sont censés livrer les aînés. Les discours sont bien rodés, les grands airs s'affichent sur les visages mais il y a bien longtemps que les salles d’entraînement ont été désertées et que les armes n'ont pas été dégainées. L'île vit dans une quasi autarcie depuis des générations en dehors de questions marchands qui s'aventurent sur ces terres peu peuplées, ignorant tout du passé de ses occupants.
Ce petit monde de déni tenait le coup et le tiendrait encore probablement sans l'intervention du grand-père d'Alasdair. Malgré les enseignements qu'il reçoit, à la limite du lavage de cerveau, comme tous les autres, il se mit à remettre en cause leurs actes. Il osa dire ouvertement que sa famille se voilait la face, qu'elle n'avait pas combattu depuis des générations et que la prétendue supériorité de leur lignée de sang-pur n'était qu'un prétexte pour ne pas s'éloigner de leurs terres. Pendant des années, il chercha à faire bouger les choses mais toutes ses suppliques tombèrent dans des oreilles fermées. Finalement, malgré son statut de quatrième de troisième, et donc de second héritier, il décida de quitter le domaine pour leur prouver qu'ils avaient tord.
Il finit par rencontrer une Moldue, l'épousa et eut non pas un enfant mais quatre. L'éducation a la vie dure. Son troisième enfant n'étant autre que le père d'Alasdair. celui-ci grandit en apprenant l'histoire de sa famille et de tout ce que ça comprenait. Une vie de Moldu en Écosse. Il ne fit aucune école de magie, apprenant aux côtés de sa fratrie, grâce à son père.
Ce que l'exilé ne savait pas, c'est que son départ était la chute de gravier qui avait entraîné un petit éboulement. Piquée au vif, sa sœur, alors troisième et héritière, se mit en tête de redorer son futur blason et trouva la mort au combat. Le poids de l'histoire ne vaut rien lorsqu'on n'a pas reçu d’entraînement adéquat.
Au décès du chef de clan, il fallut quelqu'un le remplacer ? Qui choisir ? Un quatrième de troisième qui avait insulté la mémoire de la famille et tout quitté ? Un cinquième de troisième ? Ça n'avait pas été vu depuis des siècles. C'est finalement le poids des traditions qui trancha, un quatrième a toujours la priorité sur un cinquième. Voyant là l'occasion de pouvoir bouger les choses, le grand-père d'Alasdair revint sur ses terres avec ses descendants pour faire ce qui n'avait pas été fait depuis trop longtemps.
La renaissance du clan
Tous les changements apportés par ce retour n'étaient pas forcément ceux désirés. Le nouveau patriarche ne pouvait agir à sa guise, il lui fallait composer avec les membres de sa famille qui étaient beaucoup plus conservateurs que lui. D'autant plus qu'il ne venait pas que briser les illusions des autres mais il avait souillé la lignée de son sang.
La génération du père d'Alasdair fut la première à remettre les pieds dans les salles d'entraînements et à devoir faire reluire un reluire un blason au vernis crasseux. Cependant, soit cette génération avait grandi en se berçant d'illusion, soit parmi les Moldus, ils ne pouvaient convenir pour rendre la fierté à tout un clan. C'est la génération du garçon qui serait l'élue, le symbole du retour aux sources.
Les deux premières sœurs d'Alasdair ont reçu une éducation dure, chargée de violence et de devoirs. Alasdair, quant à lui, a eut la chance, ou la malchance, difficile à dire, de naître troisième. Il était le première troisième de troisième à naître sous cette nouvelle ère de la lignée. Il se devait d'être le symbole parmi les symboles. Dès sa naissance, le patriarche imposa son nom au père légitime. Il serait désormais connu comme Alasdair, « celui qui défend » en vieux gaélique. Mais un nom ne pouvait suffire, sa chair devait montrer aussi son engagement. Il fut le tout premier à recevoir le tatouage sur sa hanche, tradition délaissée depuis longtemps. Après tout, pourquoi noter la hiérarchie sur les corps quand il n'y a plus de décès prématuré ? Dès que le garçon fut marqué, tous les autres le furent à leur tour.
En tant que troisième de troisième, il ne peut grandir auprès de sa fratrie comme n'importe qui. On n'élève pas les dirigeants avec les soldats. Il se doit de fréquenter les autres troisièmes ainsi que son frère cadet. Vu son jeune âge, il est encore trop tôt pour lui apprendre la gestion des hommes et des finances mais il reçoit la connaissance de dizaines et de dizaines de générations de CINAED, la loyauté que chacun doit au clan, le sens du sacrifice, le pouvoir de la vertu ainsi que la damnation du pêché.
Le petit Alasdair, le 334
Bébé Alasdair est le troisième d'une fratrie de cinq, pour l'instant. Ses deux sœurs sont âgées de quatre et cinq ans de plus que lui. A vrai dire, ce sont techniquement des demi-sœurs. Une relation un peu compliquée entre le père d'Alasdair et une Moldue. Le garçon, lui, était issue d'une relation purement sorcière puisque sa mère venait du village autour du manoir CINAED. Son frère cadet a un an de moins que plus et la benjamine a trois ans de retard.
L'enfance du garçon est mitigée parce que les bons côtés ne sont pas nombreux. Pour commencer, sa première expérience de la vie a bien failli être sa dernière. L'accouchement a été compliqué et il est arrivé dans ce monde avec le cordon ombilical autour du cou. Alors qu'il apparaît devant les yeux de son père, il est totalement inanimé et cyanosé. Il doit sa survie à une de ses tantes qui décide de ne pas abandonner la réanimation. Après quelques minutes, son petit cœur se remet en route et ses poumons peuvent goûter à l'air libre pour la première fois.
C'est une vie de solitaire et de devoir qui est imposée au jeune garçon. Alors qu'il aimerait pouvoir passer du temps avec ses frères et sœurs, mais ceux-ci sont destinés à devenir les soldats de la famille, un destin lié à la gloire et à la mort. En revanche, lui, il doit passer du temps avec ses cousins et cousines qui lui serviront de lieutenants plus tard. Il leur faut donc former un groupe uni. Une chose bien difficile à cause de ses origines, non seulement il est un sang-mêlé mais son statut d'héritier n'est pas accepté par tout le monde. Il n'est pas rare d'entendre parler de lui sous le terme 334, le troisième du troisième d'un quatrième. C'est une insulte fort au sein du clan, quelque chose de virulent entre « usurpateur », « arriviste » et « choix par défaut »
Cependant, tout n'est pas tout le temps difficile. Contrairement à beaucoup de jeunes du clan, Alasdair bénéficie d'une éducation partiellement moldue grâce à son père. On lui parle un peu moins de devoir et un peu plus de bande dessiné et de Star Wars. Cet univers devient un peu son refuge de rêverie. Son grand regret, ne pas vivre dans un monde où il est possible de regarder des films. Malgré l'éducation qu'il reçoit, il reste un petit garçon qui souhaite devenir un chevalier Jedi pour sauver l'univers. Cependant, pas de vaisseau ni de sabre laser pour lui, il devra se contenter d'une baguette et de magie pour faire semblant de contrôler la Force.
Ah oui, aussi. Il déteste son nom. La moitié des gens se trompent et l'appellent Alistair.
Une nouvelle mission
Alors que la famille ne renoue des liens avec la monde que dans le cadre du commerce afin de tenter de renflouer un peu les caisses, les choses s'accélèrent. Une organisation obscure est entrée en guerre contre le monde magique, notamment en s'attaquant à des écoles. Bien que le clan n'est pas prêt pour ce genre de combat, il ne peut se permettre de rester cacher sans rien faire, ce serait réduire à néant les efforts des dernières années.
Se battre est impensable, surtout sans vraiment savoir qui est vraiment le méchant dans l'histoire. Les choses sont parfois bien plus compliquées que ce qu'elles paraissent. Par contre, se rendre sur place reste parfaitement envisageable. Les sœurs d'Alasdair sont malheureusement trop vieilles pour entrer à Poudlard sans attirer l'attention sur elles. Il faut donc quelqu'un qui a l'âge adéquat. Et c'est le cas du jeune garçon qui a reçu sa lettre d'admission comme tous les jeunes sorciers du royaume-uni. En tant que troisième du troisième, ce n'est pas vraiment sa place mais ils n'ont pas d'autres options
Même si la décision est prise, le père du garçon y pose une condition. Alasdair ne doit pas être envoyé en mission. Il doit rester dans l'ignorance et croire qu'il va suivre une éducation ordinaire pour un jeune Britannique. Son père a parfaitement confiance dans la loyauté de son fils qui n'hésitera pas une seconde à leur donner des infos s'il entend parler de quoi que ce soit.