Cours n°1

Michael resta bouche bée. Cette fille insistait tellement... Si elle cherchait à le sociabiliser, ça serait peine perdue malheureusement. Mais elle était gentille avec lui, c'était peut-être ça qui le laissa bouche bée en fin de compte.

Il ne savait pas quoi répondre, en plus il n'avait pas son livre de divination. Pourtant s'il refusait de s'asseoir avec elles, elle croirait probablement qu'il les méprisait ce qui était loin d'être le cas.

Mais est-ce qu'il allait réussir à se concentrer assez longtemps sur le cours ? Peu probable tout de même.

Mlle Toppinen parlait beaucoup et accompagnait ses paroles d'un léger sourire. Le professeur de divination n'intervenait toujours pas...

Michael ne répondit pas à toutes les paroles de Mlle Toppinen. Bientôt elle ne voudrait plus lui adresser la parole quand elle se rendrait compte qu'il était finalement nul en divination. Pourtant il aurait plusieurs questions à poser. Que sont les chocogrenouilles par exemple.

Elle lui demanda son prénom toutefois, maintenant qu'elle s'était présentée.

"Stark..."

Comme d'habitude, il donnait son nom de famille. Elle lui parlait comme à un ami, mais ça lui paraissait tellement irréel et peu probable. Il ne pourrait pas se comporter en ami avec elles.

Mlle Toppinen était vraiment gentille, c'était ce que lui avait dit Mlle Stones. Michael se contentrait d'essayer d'accrocher aux paroles du professeur pendant ce cours, mais il ne promettait rien de plus.

Il se leva pour la suivre, prenant son bloc au passage. Michael avait été encore une fois incapable de dire non...

Il traversa une seconde fois la salle de classe sous les yeux des autres et alla s'installer à la place que lui indiquait Mlle Toppinen. En passant à côté de sa préfète et de la jeune Poufsouffle, il les salua avec un mince sourire.

*Qu'est ce que je fais là ?*

Mlle Topinnen se montra troublée quand elle lui dit son nom. Elle lui avait demandé son prénom et il lui avait donné son nom. Toujours dans la lune, il répondait souvent à côté des questions. Elle commençait maintenant à bafouiller, allait-il corriger ? Non, ça n'intéressait sûrement personne.

"Je ne voulais pas te forcer... si tu veux vraiment pas rester tu peux partir... je comprendrais tout à fait..."

Il était assis et toujours dans la lune. Peut-être le trouvait-elle horriblement impoli parce qu'il n'avait pas sourit. Pourtant ça n'était pas tant à contrecoeur que ça qu'il l'avait suivi. Ca chamboulait un peu son programme, mais elle était très gentille, et ça n'était pas désagréable.

"Tu es gentille" lui dit-il en souriant.

Encore une fois cette reflexion venait comme un cheveux sur la soupe et ne répondait à aucune question. Si elle voulait qu'il parte parce qu'il était trop bizarre il le ferait, mais sinon il allait resté juste parce qu'elle avait été gentille.

Mlle Toppinen proposa quelque chose aux autres filles, et peut-être à lui mais il n'était pas certain. Il se posait des questions sur ses nouvelles voisines, mais n'osa pas les formuler à voix haute. Le cours allait commencer, Michael prit son crayon dans sa main et traca des courbes avec sans toucher le papier. Son regard était perdu, il détaillait le visage du professeur Trelawney qui disparaissait derrière ses étranges lunettes qui lui faisaient des yeux énormes.

Pendant que j’étais entrain de discuter avec Susan, je vis Michael et Clara s’installer à une table proche de la mienne, j’entendis Clara clairement nous proposer des chocogrenouilles, mais je déclinai l’offre, d’un signe de la main. Michael dit alors, qu’il trouvait Clara gentille, juste après cela il fixa un point, imaginaire en regardant le professeur.

*Il pense*, me dis-je en le regardant, je pris alors un bout de parchemin, ma plume et je la trempa dans l’encre.

Tu as bien raison, Clara est une fille formidable, malheureusement, elle ne pense pas cela d’elle, notais-je sur le bout de parchemin, j’espère que tu pourras, peut-être lui faire changer d’avis, éventuellement en la dessinant de nouveau… Je t’assure que tu dessines très bien, ne doute pas de toi…

Je fini d’écrire et lui envoya le papier, qui tomba juste sous son nez, j’espérais juste qu’il le verrait, je me retourna ensuite vers Susan, pour ne pas que le professeur ait des doutes. Mais j’observais toujours du coin de l’œil, les faits et gestes de Michael.

Michael vit un parchemin atterrir sur la table et mit un certain moment avant de réaliser que le message était pour lui et venait de la part de Mlle Stones.

Il lu les lignes avec étonnement. On lui demandait de dessiner à nouveau Mlle Toppinen ? Oh non… Michael n’aimait pas du tout ses dessins et ne les montrait jamais. Alors offrir un dessin à quelqu’un ça n’était même pas la peine d’y penser.

Et puis même s’il avait accepté, Mlle Toppinen était tellement jolie en réalité qu’une minable reproduction d’elle-même ne pourrait pas vraiment lui tirer autre chose qu’une grimace.

Il détacha les yeux du parchemin et n’y répondit pas. S’il y répondait il de s’exposait qu’à de mauvaises choses. Il passerait encore pour un imbécile d’un part, et ensuite elle risquait d’insister. La pire chose qui pouvait lui arriver… Michael ne pouvait dire non, par écrit comme par oral et il ne se risqua pas à répondre.

Il regarda à nouveau ses voisines, elles avaient l’air gentilles et intelligentes. Tout le contraire de lui à qui on avait beaucoup trop répété qu’il était stupide.

Le cours n’avait pas commencé mais il ne se sentait pas bien dans la salle et se remit à rêver, le nez en l’air… Il avait cette capacité de se couper du monde complètement et là, ses voisines auraient pu lui parler en se mettant juste à 10 cm de son visage il ne s’en serait pas rendu compte. C’était comme s’il dormait éveillé et seul un violent pincement aurait pu le réveiller…

La musique venait à ses oreilles et il se mit à sourire. Magnifique morceau, la partition était chez lui, il n’avait pas pu l’emmener… Il se saisit de son bloc et réécrivit le début de la partition, à toute allure, sur le papier blanc, n’ayant pas besoin de la portée, les notes flottaient dans le vide à différentes hauteurs. Ce morceau ne faisait pas partie des préférés de Michael, mais pourtant il le connaissait par cœur. Il n’oublia pas une mesure, pas un temps, pas un silence ni un point d’orgue… On aurait cru relire la partition originale, mais gribouillée à la hâte et sans la portée, les notes s’appuyant dans le vide.

Son regard était posé sur la feuille et son esprit était ailleurs. Le monde aurait pu s’écrouler autour de lui, cela ne lui aurait pas fait relever la tête.

Susan, ravie mais fort confuse devant tant de bonté (comme quoi, même les vermisseaux pouvaient être dignes d'intérêt parfois), se dirigea d'un pas de souris naine vers la table des deux filles et salua d'un timide "Bonjour" la seconde serdaigle, bonjour inaudible pour toute personne ne se trouvant pas à moins d'un mètre de Susan.
Heureusement que sa nouvelle voisine s'y entendait mieux qu'elle en matière de conversation, sans quoi, elles auraient vraiment eu l'air très intelligentes !

La fillette déglutit péniblement et tenta de se souvenir de la façon dont il fallait s'y prendre pour actionner la case "communication" de son misérable petit cerveau.
Pourquoi fallait-il que certaines personnes naissent avec du chamallow grillé à la place d'un encéphale ? Non, la vraiment question était plutôt : pourquoi fallait-il que ça soit tombé sur elle, Susan Bones, sage et innocente petite créature dont la seule faute en ce bas monde avait été l'assassinat d'un moustique trois ans auparavant ?

Mais il était inutile de se lancer dans de grands débats métaphysiques maintenant, parce que, comme le dirait notre cher ami Bergson (Henri, si tu nous entends, sache que nous ne t'en voulons (presque) pas) , il y a les faux et les vrais problèmes et toute la question est de savoir poser correctement les problèmes si on veut y apporter les bonnes réponses. Pour plus de renseignements, consultez Réflexions sur les données immédiates de la conscience, en vente dans toutes les bonnes librairies.

Donc, Susan s'était trouvée une voisine, bien. Très bien même. Encore fallait-il réussir à la garder. Car il y avait fort à parier que la pauvre allait s'enfuir en hurlant d'ici la fin de l'air confrontée à la platitude désolante de la jeune sorcière.
Prenant donc son (maigre) courage à deux mains, Susan adressa un frêle sourire à la jeune fille avant de répondre d'une voix qu'on ne pouvait pas qualifier d'assurée :

- Hum... Salut, je suis vraiment contente d'être ici... Même si je ne suis pas certaine d'être très douée en divination... Hum... Merci de bien vouloir partager la table avec moi.

Bien Susan, dans le genre banalités désolantes, tu es championne !

Ginny avait pris en option le cours de divination. Pourquoi?... c'était la grande queston du moment qui tournait dans la tête de la jeune Gryffondor. En effet, elle devait choisisr une option pour sa première année à Poudalrd et elle avait coché la divination... Pourtant elle avait le choix avec l'arithmancie. C'était peut-être parce qu'elle n'aimait pas vraiment tout ce qui touchait au mathématique qu'elle n'était pas allée dans ce cours.

Elle venait tout juste de finir de manger et remarqua qu'il y avait un grand escalier dont elle ne voyait même pas le bout. Elle soupira doucement et commença à grimper tout en haut de l'escalier, prenant son mal en patience.

* C'est pas vrai mais où est-ce que je vais là?... j'espère que je ne me suis pas trompée d'escalier* pensa-t-elle en continuant à monter et remontant son sac sur son épaule.

Elle remarqua alors que quelques élèves rentraient encore dans la salle. Au moins, elle ne serait pas en retard... mais pas la première non plus. Elle arriva enfin en haut. Elle s'arrêta quelques instants sur le seuil de la porte et reprit son souffle. Il ne valait mieux qu'elle n'arrive pas trop éssouflée. Elle entra alors dans la salle et remarqua que quelques élèves étaient déjà arrivés.
Elle alla s'asseoir rapidement à l'une des tables où quelqu'un était déjà installé. Elle ne remarqua pas qui s'était et commença à sortir ses affaires.

Je me retournai vers Susan en lui souris gentiment, j’étais un peu déçue que Michael ne me réponde pas, mais je n’y pris pas plus attention. Après tout c’était un garçon plutôt étrange, ce qui d’habitude, je dois bien l’avouer m’intrigue, mais pas chez lui. Je suis plus fascinée et attirée par des personnes ténébreuses et qui ont quelque chose à cacher. Mais passons et revenons à Susan, à première vu elle semblait sympathique, mais pas le moins du monde sur d’elle.

Tu sais Susan, je peux t’appeler Susan ?, lui demandais-je en la regardant, je crois que personne n’est doué en divination, après tout nous sommes ici pour apprendre, lui dis-je en lui souriant.

Question mystère, avec Susan, Aelita risquait de ne pas trouver son bonheur. Comme son nom, d'une banalité incroyable (ce qui ne signifiait toutefois pas qu'elle ne l'aimait pas), Susan était Miss Ordinaire. Rien de ténébreux chez elle ou chez des membres de sa famille. La seule gloire des Bones était la mort au combat de trois membres du "clan" durant la dernière grande guerre entre sorciers. Mais rare étaient les familles qui n'avaient pas été touchées, rien de bien folichon, donc.

Susan adressa un sourire presque détendu à Aelita - comme quoi, tout arrive avec un peu d'espoir et une bonne dose de patience - et parut miraculeusement retrouver un semblant d'assurance, ce qui eut le mérite de débloquer la partie communication de son cerveau, et tout ça en moins de deux minutes, c'est fabuleux.

- Oh, s'exclama-t-elle d'un air vaguement surpris, bien entendu que tu le peux... Puis-je t'appeller Aelita ? questionna-t-elle immédiatement après.

Il lui semblait tout à fait naturel qu'on appelât les individus par leur prénom. En tout cas, les gens avaient toujours fonctionné ainsi autour d'elle. Enfin, sauf les adultes, bien entendu, qui se servaient du "Mrs" et cie à tout bout de champ, mais les adultes étaient tellement guindés ! D'ailleurs, à 11 ans tout juste, il était stupide de se considérer comme un adulte et ce même si pour le onzangénaire en question, c'était un événement de taille.

- Oui, bien entendu, tu as raison, poursuivit Susan avec plus de spontanéité, mais depuis que j'ai vu le professeur Rogue à l'oeuvre, je ne suis pas très rassurée...